Master (M1-M2) en promotion de la santé
Contexte et justification
Il est un fait de nos jours que de nombreux progrès ont été enregistrés dans le domaine de la santé avec de nombreux avantages pour le bien-être des populations.
Cependant, l’échec des soins de santé primaires (SSP) et la situation de non atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) par exemple par la grande majorité des pays en développement en général et ceux de la région africaine en particulier est le signe d’un certain besoin de renforcement des systèmes de santé.
Mais aussi, le vécu récent de la pandémie de COVID-19 qui a emporté beaucoup de vies humaines dans des pays à système sanitaire pourtant bien organisé, confirme le besoin plutôt d’une orientation vers l’action sur les déterminants sociaux de la santé à l’exemple des pays scandinaves, au lieu de l’hospitalocentrisme traditionnel qui est basé sur un modèle biomédical de la santé.
Depuis quelques décennies déjà, il est apparu nécessaire aux acteurs de la santé de repenser la santé publique en termes de champs d’action et méthodes d’intervention visant l’amélioration de la santé des populations comme c’est le cas à travers la Déclaration de Ouagadougou d’avril 2008 pour la dynamisation de la stratégie des SSP. L’approche de la promotion de la santé est alors devenue l’une des principales pistes mises en exergue pour atteindre l’objectif du renforcement du système de santé en vue d’une contribution significative à l’amélioration de la santé des populations.
En cela, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient fortement l’enracinement de la promotion de la santé depuis 1986 et a déjà organisé, à ce jour, neuf (9) conférences mondiales pour son renforcement. La dernière fut celle de Shanghai (Chine) en novembre 2016 qui a porté sur « la santé à l’ère des ODD » et réaffirmait la place de l’action à travers les secteurs pour l’atteinte des ODD et surtout la place des municipalités dans le processus d’action sur les déterminants sociaux de la santé. La santé est en effet produite à 90% en dehors du secteur de la santé.
Plus spécifiquement, la région africaine de l’OMS a fait des progrès très appréciables dans le sens de l’adoption de la promotion de la santé par les Etats Membres depuis 2001.
Cependant, à côté de cette volonté politique des Etats Membres, force est de constater le peu de progrès à leur niveau pris individuellement. L’une des raisons de cette situation est sans nul doute le peu ou pas de ressources humaines compétentes en promotion de la santé qui est particulièrement plus prononcé dans la région francophone.
C’est dans ce contexte que l’Université de Parakou, à travers son Ecole de Santé Publique (ENATSE), met à la disposition des pays africains, un programme de Master en promotion de la santé - la première dans la région francophone - pour l’optimisation de la performance des stratégies et des politiques de santé publique.
Le présent Master en promotion de la santé est développé en collaboration avec des experts reconnus à l’échelle internationale dans le domaine et plus particulièrement ceux de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l’Université de Genève (UNIGE). Il vise à produire des compétences africaines dans leur milieu afin de mieux appréhender les particularités qui lui sont propres et qui contribuent au développement de la santé et du bien-être des populations sur un continent qui en a tant besoin.
Objectifs de la formation
La formation de Master en promotion de la santé vise à faire acquérir à l’apprenant les compétences nécessaires pour :
- organiser les projets et programmes de santé sur la base de l’action sur les déterminants sociaux de la santé ;
- développer, dans le contexte qui est le sien, les aptitudes d’un agent catalyseur de développement communautaire ;
- construire un partenariat nécessaire et indispensable avec les communautés et les autres secteurs sanitaires et non-sanitaires ;
- planifier les activités dans une perspective autonomisante des communautés visant la réduction des inégalités sociales de santé et la pérennisation ;
- évaluer les processus ainsi que les résultats des interventions dans une perspective autonomisante des communautés ;
- opérer un plaidoyer permanent pour le ralliement de toutes les parties prenantes à l’action sanitaire sur la base des déterminants sociaux de la santé ;
- influencer la réorganisation du système de santé dans le sens de l’action sur les déterminants sociaux de la santé et l’atteinte des objectifs de santé et de bien-être des populations.